En approche

Affolée, paniquée, excédée, l'Intendante de la maisonnée dévalle les escaliers conduisant à la cour, menaçant de se rompre le cou à plusieur reprise, hurlant sur son passage en direction des cuisines "mettez les poulardes sur les broches", au niveau de la grand salle "allez préparer la chambre" et du sellier "débouchez les meilleurs tonneaux"... et dire que son agitation n'égallait pas à moitié celle de sa maitresse présentemment occupée à se trouver une tenue "décente pour ne pas avoir l'air d'une paysann mal dégrossie"...

Parvenue prés du coche, elle reprend un semblant de souffle, arrange son strict chignon qui menace de s'effondrer et affiche un sourire contrit.

Au nom de Sa Grandeur , Ségur vous souhaite la bienvenue, Monseigneur, et vous prie d'excuser le laxisme de son acceuil. Ma maitresse ne saurait survivre à la honte de vous avoir déçu et ose espérer que Vostre Magnifiecence fera preuve de compréhension devant l'heureuse pagaille causée par vostre arrivée et le manque de préparation causant telle heureux événement, si longuement espéré par nostre noble maitresse.

enfin prête et apprêtée d'une toute nouvelle toilette bleu pastel qui flatte divinement son teint d'albâtre et le noir de ses cheveux, la Malemort arrive au pied des marches et pousse un cri de ravissement on ne peut plus aigu qui décontenance son intendante.

Cependant, cette derniére manque de s'évanouir en voyant sa maitresse s'élancer et sautre au cou du si noble visiteur... Et les convenances ? Le protocole ? Les bonnes maniéres ? Mais quelle honte ! Par chance, pas de témoin à si indigne attitude bougonne-t-elle avant de s'effacer...

Mon vassalsuzerain !!!! Mais comment diable est-ce possible ? Et sans même me prévenir ! Me surprendre dans mes chiffons de campagne comme une pauvresse qui n'aura pas eut le temps de ménager un acceuil digne de ce nom ! J'ose espérer qu'au moins tu vas rester quelques semaines pour te faire pardonner !

Le Duc enlaça donc la Comtesse lorsque celle-ci lui sauta au coup. La joie des retrouvailles était partagées, non pas que cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas vu, les couloirs parisiens sont assez propices aux rencontres.

Un sourire...

Ma chère Nebisa... comment oses tu dire que je ne t'ai point prévenu? Combien de fois t'ai je dis que je viendrais te voir en ces terres?

Cela était exact, même si le duc savait fort bien qu'il détournait la question de son réel sens... Mais la raison l'emportait toujours.

Et comme je le disais a la charmante dame se trouvant a nos côtés, pourquoi prévoir un accueil... je ne suis nullement le Roy... a la rigueur empereur de Chine j'ai entendu dire, mais ton cri de joie me suffit amplement et restera en mon coeur bien longtemps.

Et oui... les plaisirs simples restaient les meilleurs... Cela n'était surement écrit sur nul document, mais Aristote ne pourrait dire le contraire. Il osa l'embrassade...

Bon, quant à la durée de mon séjour, cela dépendra de toi...

Méfies toi... je pourrais ne jamais te laisser repartir... Je n'aime pas la solitude, même si elle est ma destinée. Mais brisons là de tristes considérations qui assombrirait une journée vouée à la joie de ta présence !

Aprés avoir planté deux sonores bises sur chacune des joues du plus séduisant des Ducs d'Orléans, la Malemort secoue la tête comme si elle allait raler.

Quand même... j'aurais pu prévoir un meilleur acceuil, préparer un banquet, inviter quelques amis pour la soirée histoire de te divertir... mais j'avoue que l'idée d'un peu de calme et d'intimité n'est pas pour me déplaire

Sourrire amusé de la Chieuse qui passe son bras sous celui de Sebbe.

Je vais ordonner que l'on te prépare la plus belle de nos chambres, enfin la plus belle étant la mienne, la seconde plus belle... En attendant, si nous passions à l'intérieur ?

Elle était égale à elle même, la spontanéité n'était plus de mise en ces jours... Les bas calculs de la pairie fatiguaient le Duc... Qu'ils comprennent ou non la relation que la limousine et l'orléanais entretenaient n'étaient pas la question... pour Sebbe c'était une évidence. Pouvoir parler de tout, librement était devenu une richesse qu'il partageait avec la Malemort.

Des amis? Un banquet? Tu voulais donc ma mort n'est ce pas? Un peu d'intimité... cela nous fera le plus grand bien à nous deux...

Et ne t'en fais pas pour la chambre... tant que l'on y trouve une couche, cela me ravira.

Nebisa le prit par le bras et le traîna vers l'intérieur...

Avec une petite grimace entendue, la Malemort se dit qu'elle remettra le sujet du banquet sur la table plus tard... au final; elle est assez satisfaite à l'idée de l'avoir pour elle seule quelques temps.

Bien, je t'épargne pour l'instant mais... attention à toi !

Sur un rire entendu, elle les dirige tous les deux vers le salon d'Opale.