L'Hiver

Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 26/01/2010

Voyager en hiver, c'était prendre pour manteau la danse des flocons, et pour chemin la boue et la monotonie du paysage. En Fenouillèdes, il y avait de la neige. Puis dans la vallée de l'aude, il n'y en avait pas eu. Cristòl de Sìarr en retrouva en escaladant la Montagne Noire, et au-delà, encore, en Limousin.

Mais peu importait à l'enfant des Pyrénées. Il avait pris, pour la route, son flageolet, et en jouait le soir, pour ses deux gardes, pour calmer les chevaux, et pour se souvenir des jours d'innocence.

Barahir de Malemort avait été un ami, un compain d'aventures, y compris de celles qui furent malheureuses ou éprouvantes. Barahir, c'était une insolence que Cristòl s'était toujours refusée. Une nonchalance que le rigoureux, le consciencieux Cristòl, avait parfois enviée.

Il s'était retiré du monde, parce que la politique, les intrigues et les calculs lui déplaisaient. Mais rendre hommage à un ami était bien une raison valable de retourner vers les silhouettes qui ont hanté sa vie passée.

Alors, au bout de plusieurs jours, il parvint à Ségur, avec ses deux gardes, dans des habits crottés de boue, et des gants vieillis et craquelés.

Nombre de messages : 71 Date d'inscription : 05/01/2007

Mine de rien, le Henry commencait à se les geler sévére dans la cour du Castel, alors qu'il songeait à regagner l'abris chauffé des cuisines, ou trainaient toujours quelques patés à se mettre sous la dent, de nouvelles couleurs se firent voir ...

Reportant à plus tard chaleur et victuailles, l'intendant se porte au devant du cortége, salut bien bas ...

Messire, permettez que je vous accueille en ce triste jour, au nom de la Comtesse et des siens... Gageant que vostre venue soit guidée par le souvenir du jeune maistre que nous pleurons ce jour, permettez que je vous fasse conduire jusqu'à la Chapelle ?

Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 26/01/2010

Le Méridional hocha la tête, et descendit de cheval, avant de répondre :

-« Nous venons honorer la mémoire de Barahir de Malemort, en effet, car il nous était cher. À qui puis-je laisser le soin de mon cheval, et, pour mes gardes, un lieu abrité, où ils pourront établir notre couchage ? Une grange peut-être, ou une bergerie ?
Nous ne désirons pas déranger le calme et la tristesse des lieux, ni bousculer notre hôtesse. »

Après quoi, il suivrait l'homme à la chapelle. Barahir, le si pieux Barahir... L'on disait sa mère presque une mécréante. Cristòl n'avait jamais creusé ce côté de la personnalité de la Malemort. Tout au plus avait-il, en des temps lointains, à la Hérauderie, cherché bons points de vue sur ses formes appétissantes et son odeur d'alcoolique.

Nombre de messages : 71 Date d'inscription : 05/01/2007

Avec un hochement de tête Henry indique qu'il a saisit et indique deux palefreniers .

Vostre monture va être conduite aux écuries, Messire, nos gens auront à coeur d'en prendre le plus grand soin. Vos gens peuvent se rendre au commun, notre intendante ne manquera pas de pouvoir à leur confort et, bien sur, une chambre sera mise à vostre disposition, malgré son deuil, la Comtesse ne tient pas à rompre avec les lois de l'hospitalité.

Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 26/01/2010

Léger sourire. En d'autres temps, il aurait dit que les voeux des Hospitaliers le contraignaient à une humilité qui n'aurait eu pour meilleur théâtre une grande sèche. Mais il n'avait plus le droit de revendiquer cet épithète. Il n'était plus rien.

-« Merci. »

Et laissant ses gens et paquetages derrière, il se fit guider vers le tombeau.