Une baronne et une dame de compagnie...

Un plateau garni de deux gobelets emplis d'eau et de quelques gateaux secs déposés sur un carré de tissu à un bras, et l'autre poussant la porte du parc, Eloin s'effaça quelque peu pour laisser la baronne entrer. Celle-ci s'éxécuta, puis la jeune femme désigna un banc de pierre qu'elle venait d'apperçevoir, quelque peu dissimulé par du lierre qui montait haut sur les murs du château. Elles s'assirent, Eloin posa le plateau entre elle et la baronne, et proposa un gateau ainsi qu'un verre d'eau à la dame.

Prenez, cela vous fera du bien.

Puis elle se servit elle-même d'un gateau qu'elle accompagna d'une gorgée d'eau, et resta silencieuse, admirant le charmant paysage que dévoilait ce parc.
Elle n'osa point parler de nouveau, laissant le loisir à la baronne de parler si elle le désirait. Elle savait qu'elle n'était rien par rapport à cette femme, qu'elles ne se connaissaient point, donc qu'il serait mal venu de l'accaparer d'attentions qu'elle pourrait trouver ennuyeuses.

Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 29/01/2008

Juliette avait suivi cette femme qui s'était présentée sous le nom d'Eloin si ces souvenirs étaient bons. Elle regardait sans cesse la porte du parc qu'elles avaient passé pour venir ici.

C'est le troisième de ces joutes que je blesse... bien plus gravement en plus. Comment ne pas s'en vouloir après cela... Qui pourrait comprendre que ce fameux mal dont elle voulait se défaire était la perte de son époux? Elle ne toucha pas au plateau pour le moment.

Dame Eloin, vous m'avez dit que vous faisiez quoi exactement? enfin, si vous me l'avez dit parce que dans tout cela je ne sais plus où j'en suis...

Eloin compatissait à la culpabilité de la dame, à défaut de pouvoir la comprendre. Elle, pour sa part, ne participerait certainement jamais à des joutes, même si elle devenait duchesse. Elle venait d'avoir la démonstration de ce que ces jeux pouvaient avoir de dangereux.

Allons, ne vous en faites point, le duc est entre de bonnes mains. Le sieur Blackney sait visiblement ce qu'il y a à faire.

Elle remarqua que la baronne n'avait pas touché au plateau, et comprit que les évènements lui avaient coupé la faim. Il serait toujours temps, lorsque la faim lui reviendrait, d'aller rejoindre l'aula magna pour se restaurer.

Non, dans l'urgence de la situation, je me suis juste présentée. J'ai jugé qu'il était mieux de laisser les mondanités de côté en cet instant inhabituel. Je suis la dame de compagnie de la duchesse Izarra. Peut-être la connaissez-vous?

Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 29/01/2008

La duchesse Izarra? non je ne crois pas... mmm dans quel duché se trouve-t-elle?

Juliette se laissait un peu guider par la conversation mais ses pensées étaient toujours auprès de ce duc qu'elle ne connaissait pas. Le froid commença à s'emparer d'elle. L'armure était certes solide mais pas si épaisse que cela. elle commença à frissonner.

Dame Eloin, si cela ne vous dérange pas je souhaiterai regagner ma tente pour me changer. Je suis sûre qu'avec une robe bien épaisse et une cape en velour je serai bien plus réchauffée qu'avec ce que j'ai actuellement sur le dos... Si cela ne vous dérange pas bien sûr.

Hum... Il lui serait difficile de situer vraiment la duchesse, mais elle allait faire simple.

La duchesse partage son temps entre ses différents fiefs, mais elle est le plus souvent au castel de Beaumont sur Sarthe. Elle réside aussi à Bazas, en Guyenne, ou elle possède un hostel particulier. Elle est également membre de l'ordre des dames blanches, ce qui fait d'elle une personne très active.

La baronne émit ensuite le souhait de se retirer pour revêtir un vêtement plus féminin. Eloin la comprenait, elle-même avait bien du mal à supporter son armure lorsqu'il le fallait. Enfin, les obligations passaient bien avant les désirs et les souhaits, en ce bas monde.

Je vous comprend tout à fait, et ne saurait vous retenir. Nous pourrons certainement nous croiser à nouveau lors de la suite des réjouissances.

Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 29/01/2008

A vrai dire Dame Eloin, je souhaite vivement que nous nous recroisions. Vous êtes quelqu'un de vraiment sympathique et aussi de très patient. Merci pour votre aide. Elle finit par se lever. Ses pensées étaient toujours troublées mais il fallait qu'elle se couvre sinon elle tomberait malade pour sûr. Elle regarda cette dame de Compagnie bien attentive puis tenta de s'incliner devant elle pour la saluer l'armure étant peu souple elle inclina juste la tête.

Au plaisir de vous revoir.

Eloin accepta le compliment avec un sourire, le premier qu'elle entendait de quelqu'un de noble depuis qu'elle était entrée au service de la duchesse. Il était vrai qu'elle avait le coeur sur la main, ce qui lui valait parfois des déboires, mais elle ne pouvait s'empêcher de venir en aide à son prochain, même si cela pouvait parfois lui valoir des remontrances.

Je vous remercie, dame. Vous êtes également fort sympathique, et j'ai eu plaisir à discuter avec vous.

Elle rendit son salut à la baronne lorsque celle-ci quitta le parc, puis resta ainsi à regarder le jour mourir sur une lune resplendissante. Il lui faudrait bientôt rentrer à l'intérieur du château, si elle ne voulait point attraper froid, mais pour le moment elle se sentait bien ainsi, assise sur ce banc, à regarder les oiseaux s'esbaudir librement.

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